L’odeur du poulet grillé

Publié: février 20, 2014 dans Récits de parcours
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Un petit billet pour vous parler de mon stage en chirurgie.

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Et bien bingo, il se passe nettement mieux que la partie anesthésie.
Je suis avec un chirurgien plutôt jeune, d’ailleurs c’est celui qui m’a opéré du genou en décembre (je me suis arrangé pour l’avoir comme référent).

J’assiste aux consultations avec lui. Très pédagogique il m’explique pas mal de chose alors que je suis un gros néophyte Imaginez lorsqu’il me pose des questions sur des radios : « Tu vois quoi là ? » « Bah, une tâche » « Mais nooon c’est un des signes majeurs d’arthroses avec blablablabla… ».
Il s’agit donc de chirurgie orthopédique : tumeurs osseuses, fractures, ligaments croisés, prothèse de hanche, prothèse de genou…
Bref tout un attirail particulier qui vaut une réputation de bourrins à ces chers amis orthopédistes. Ce n’est pas le cas de mon chirurgien même si la première fois que je l’ai vu au bloc il tapait comme un forcené avec un marteau afin d’enfoncer une prothèse.

Alors oui on se croirait dans une des forges tenues par les nains du Mordor, et pourtant l’environnement est stérile et peuplé de petit bonhommes en bleus qui diffèrent en tous points des schtroumpfs.
Puis le chirurgien attrape un petit bistouris tout fin, à ce moment on se dit « ça y est on passe à la finesse »… Une odeur de poulet grillé passe à travers les masques, et oui à l’heure de la technologie il s’agit de bistouris électriques.

Heureusement que mon chirurgien est sympa, parce que les infirmières ne le sont pas toujours. Certaines me vouent une haine tenace et me voient comme un pestiféré qui empiète sur leurs platebandes.
Grace à lui j’ai pu m’habiller en stérile et l’assister en lui donnant certains outils, en tenant les écarteurs ou en utilisant « l’aspirateur à sang ». Il m’est donc arrivé de tomber sur des infirmières qui ne supportent pas qu’un gamin de 20 ans sans aucune expérience puissent s’occuper de certaines de leur tâche.
A ce moment elle utilisent une technique bien perfide : souligner la moindre de mes erreurs, ce qui va de la plus fine imperfection aux grosses bêtises que je peux faire. Méa culpa je suis au début du périple.

Demain je retourne au bloc afin d’apprendre toujours et encore plus de mes ainés.
La médecine forme grâce au compagnonnage ce qui implique une pédagogie et une humanité évidente. N’est-ce pas les principales qualités que doit avoir un soignant?

commentaires
  1. Cdwiks dit :

    rien qu’à lire l’article je suis dejà tombé dans les pommes … pas un métier pour moi 😉

  2. Polina dit :

    Le coup de « l’aspirateur à sang » de bon matin…Mmmmm…

  3. Hermine dit :

    Surtout l’humanité..

  4. LANDLZINE dit :

    J’suis contente que ça passe mieux pour toi, mis à part les péripéties habituelles de tous « salariés » (à savoir des collègues un peu b_i_t_c_h sur les bords, qui te saoule…) Les débuts sont toujours comme ça, on tâtonne, commet des erreurs, et c’est comme ça qu’on apprend! J’suis sûre que même ces infirmières qui te font un peu chier, sont passées par là aussi… Courage, courage, tu fais ce que t’aimes et c’est l’essentiel! 🙂

  5. « J’adore l’odeur du poulet grillé au petit matin »

    amis cinéphiles 😉

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